Contact !

 

 

Juillet 1952 : Les soucoupes volantes attaquent.

En juillet 1952, les Etats-Unis connaissent une deuxième grande vague, sans précédent dans l'histoire des observations de soucoupes volantes. Des centaines de témoignages décrivent le survol de la capitale Washington D.C., plusieurs soirs d'affilée, par des objets d'ailleurs repérés par les radars militaires. Les avions de chasse décollent, mais sans résultat. La population est en effervescence. Lors d'une conférence de presse, le général John A. Samford, porte-parole du Pentagone, explique que l'on se trouve bien en présence de " phénomènes incroyables rapportés par des observateurs crédibles ", mais que les éléments enregistrés, eux, sont sans doute le résultat d'échos fantômes (en anglais angels, "anges") provoqués par des inversions de température dans les hautes couches de l'atmosphère.

 

Les Premiers soucoupistes.

Les mirages, hallucinations et autres canulars mis en avant pour expliquer les phénomènes de disques volants laissent insatisfaits nombre d'Américains, au point que certains décident d'enquêter eux-mêmes sur le sujet. Des groupes d'amateurs apparaissent comme le civilian Saucer Investigation, qui démarre ses activités à Los Angeles, fin 1951, sous la houlette d'ingénieurs de l'aéronautique, séduits par l'hypothèse d'engins ultra-performants.
Puis un couple lance l'Aerial Phenomena Research Organization dans le Wisconsin ; d'autres suivent : le Civilian Saucer Intelligence de New York en 1954 et plus tard, en 1956, le National Investigation Committee on Aerial Phenomena (NICAP), dont le major Keyhoe deviendra rapidement le leader. Simultanément en France et en Angleterre apparaît le première association "soucoupique", Ouranos. De part et d'autre de l'Atlantique, tous ces groupes ont pour objectif de faire la lumière sur ces phénomènes extraordinaires.


L'invention de l'Ufologie.

A partir de 1952, le terme UFO (unidentified flying object) tend à remplacer l'expression de " soucoupe volante ", d'abord dans les documents officiels, puis dans les articles de presse et les livres de vulgarisation. Apparu dans certains documents militaires dès 1947, à côté d'autres appellations comme unidentified aircraft, il est finalement adopté par les hommes du projet Blue Book de l'US Air Force comme terme générique pour désigner ce que le public appelle encore des " soucoupes volantes ". Sa traduction en OVNI (objet volant non identifié), bien qu'apparue dés 1955 dans les ouvrages spécialisés, ne se généralisera dans la presse française qu'à la fin des années 1960.

 

Bienheureux les contactés.

En 1952, un nouveau type de témoin fait son irruption dans le débat soucoupique : les "contactés". Ces hommes et ces femmes, qui auraient vu de nombreuses soucoupes volantes et établi le contact avec des extraterrestres, en auraient rapporté un message concernant la paix dans le monde et se trouveraient investis de la (rude) mission d'empêcher sa destruction. Aux quatre coins de la planète, ils organisent des conférences, publient le récit de leurs rencontres et des massages délivrés.

Le contacté Buck Nelson et un rassemblement de contactés à Giant Rock (Californie) en 1955.

 

"Professeur" George Adamski.

Le plus célèbre des "contactés" s'appelle George Adamski. Le 20 novembre 1952, dans le désert de mojave en Californie, il a vu se poser une soucoupe, d'où est descendu un messager extraterrestre haut de 1,65 m., aux long cheveux blonds, et vêtu d'une combinaison spatiale proche de nos tenues de ski. Ils se sont entretenus de philosophie. Par gestes et télépathie, le pilote de la soucoupe lui a ensuite donné une leçon sur le tragique devenir de la planète Terre si les humains continuaient à jouer avec l'énergie atomique. A dire vrai, il prêchait à convaincu : Adamski avait tenu dix ans plus tôt un discours analogue aux membre de l'Ordre royal du Tibet, secte qu'il avait fondée à une époque où l'on ne parlait pas de soucoupes volantes et où la philosophie inspirée venait plutôt de l'Inde que de l'espace. Coïncidence, prémonition ou duperie ?

George Adamski et Daniel Fry, un autre contacté et la soucoupe vénusienne d'Adamski.


Automne 1954 : France, terre d'accueil.

Les soucoupes arrivent massivement au-dessus de l'Europe, et plus particulièrement sur la France en 1954. Au moment où le film La Guerre des Mondes sort sur les écrans, des dizaines d'observations, d'atterrissages, de rencontres avec des petits êtres sont rapportés chaque jour durant les mois de septembre, octobre et novembre. Les premiers livres écrits par des " soucoupistes " français sont publiés. Des députés interrogent le gouvernement et l'armée française crée une Section d'étude des mystérieux objets célestes (SEMOC), chargée d'enquêter sur ces phénomènes.

 

Le Maire et les Martiens.

A Châteauneuf-du-Pape, dans le Vaucluse, le maire prend un arrêté municipal " interdisant le survol de sa commune aux soucoupes volantes " :
" Article premier - Les survols, atterrissages et décollages d'aéronefs dits soucoupes volantes, cigares volants, de quelque nationalité qu'ils soient, sont interdits sur le territoire de Châteauneuf-du-Pape. "
" Article deux - Tout aéronef dit soucoupe volante ou cigare volant qui atterrira sur le territoire de la commune sera immédiatement mis à la fourrière. "
" Article trois - Le garde champêtre est chargé de l'exécution du présent arrêté. "
Il est précisé que les éventuels Martiens capturés…… seraient conviés à un vin d'honneur !


Les Scaphandriers de Quarouble.

Marius Dewilde, habitant de Quarouble dans le Nord, fait le récit d'un étrange événement survenu le 10 septembre 1954. En pleine nuit, alors qu'il lit le journal sur le seuil de son habitation, près d'un passage à niveau, il remarque sur la voie ferrée une masse sombre qu'il prend d'abord pour une charrette "oubliée là". Entendant des pas qui se rapprochent, il braque le faisceau de sa lampe sur "deux petits êtres habillés comme des scaphandriers" qui s'avancent vers lui. Aucun doute, il ne s'agit pas de vulgaires contrebandiers. Mais alors que Dewilde se précipite pour s'emparer de l'une des créatures, il est stoppé dans son élan, paralysé sur place par un rayon surgi de la "charrette". Les deux scaphandriers passent devant lui et disparaissent dans l'engin, qui s'éclaire et s'élève du sol. L'histoire de Marius Dewilde ne s'arrête pas là : après que la presse et la télévision ont raconté son aventure, il est mis à la porte de son usine et rejeté par les villageois. Plus tard, il affirma avoir de nouveau rencontré ces extraterrestres qui lui auraient, cette fois, dérobé une poule.


Des petits hommes verts à Kelly Hopkinsville.

Les habitants d'une ferme de Kelly Hopkinsville, dans le Kentucky, ne se sont jamais réellement remis de la nuit du 21 août 1955. Le premier à donner l'alerte est Billy Ray Taylor, 21 ans : sorti boire un coup au puits, il se précipite à la ferme de ses amis et voisins, les Sutton, en jurant avoir vu un objet lumineux filer dans le ciel et atterrir dans un proche ravin. Les Sutton oublient vite l'épisode. Mais une heure plus tard, le chien se met à aboyer. Quelle n'est pas la surprise des deux hommes de la famille sortis s'enquérir de ce qu'il se passait… Il rapportent avoir vu rentrer dans la cour " un nain luminescent, les bras au-dessus de la tête ". Ils tirent des coups de feu en direction de l'intrus, qui sursaute et disparaît dans la nuit. Le bruit produit par l'impact des balles donne l'impression qu'ils ont tiré dans un seau. Barricadés dans leur maison, les Sutton continuent de mitrailler un groupe de "gnomes" qui se rapprochent petit à petit de leur refuge. Les hostilités vont durer quelques heures. Le calme revenu, la famille Sutton, terrorisée, s'engouffre dans deux véhicules et fonce au poste de police. L'enquête ne révélera pas d'autres traces que celles des coups de feu tirés par les humains. Cette affaire marque un tournant dans l'histoire des extraterrestres : pour la première fois on parle de " petits hommes verts " (little green men).

Reconstitution d'une créature de la fole nuit de Kelly Hopkinsville.

 

Le cas Villa Boas.

Octobre 1957. Nous sommes dans le Minas Gerais, une province du Brésil. Depuis plusieurs nuits, Antonio Villa Boas observe un ovni par sa fenêtre. Un soir, alors qu'il conduit son tracteur, l'objet vient planer au-dessus de lui. Affolé, Antonio saute de son engin et s'enfuit à toutes jambes. La soucoupe atterrit et dépose quatre créatures "en tenue moulante", qui se mettent à courir derrière lui, le rattrapent, le capturent et l'embarquent à bord de la soucoupe.
Antonio rapporte avoir subi des "examens" avant d'être enfermé "dans une pièce dont les murs sont percés par des petites tiges dont s'exhale un gaz écoeurant". Il vomit à plusieurs reprises et finit par s'habituer.
Puis une porte s'ouvre, et l'aventure de Villa Boas bascule dans une sorte de version interplanétaire du "Journal du Hard". Une créature incontestablement féminine, blonde, visage triangulaire, pommettes marquées et yeux en amande, fait son entrée. Ses intentions sont claires et notre homme s'exécute docilement. Le couple interplanétaire fait plusieurs fois l'amour. Antonio raconta que sa partenaire émettait des grognements si étranges qu'il avait l'impression de faire l'amour avec un animal. Et que, contrastant avec ses cheveux blonds, sa toison pubienne était d'un rouge éclatant.
Tout cela est-il réellement arrivé à Antonio Villa Boas ? Le médecin qui l'examina parvint à la conclusion que son patient avait été irradié.

Lithographie de Robert Gigi représentant la créature rencontrée par Antonio Villas Boas.

 

Ecoutes radio à la recherche d'intelligences extraterrestres.

Dans un article paru en 1960 dans la très sérieuse revue Nature, deux physiciens, Giuseppe Cocconi et Philip Morrison, proposent d'écouter certaines fréquences radio afin de capter d'éventuels messages de civilisations extraterrestres. De son côté, un jeune radioastronome, Franck Drake, braque le radiotélescope de Green Bank (Virginie) sur deux étoiles prometteuses : Tau Ceti et Epsilon Eridani. Le programme SETI (Search for Extraterrestrial Intelligence) démarre le 8 avril 1960 ; l'écoute durera 150 heures et ne donnera aucun résultat malgré une fausse alerte due, sans doute, à un avion de l'armée américaine.

 

De pulsars en quasars.

Dans la nuit du 12 au 13 avril 1965, l'agence Tass annonce à grand fracas qu'une puissante émission radio intelligente a été captée. Déception, là encore : quelques années plus tard, des scientifiques découvriront que les deux sources célestes correspondaient à des quasars, de vieilles étoiles bruyantes.

Jean Marc Philippe devant le miroir fixe du Centre de recherche radioastronomique de Nancey (Cher).

 

Le temps d'une conversation.

Même si on parvenait à capter certains signaux, peut-on imaginer entrer en contact avec nos lointains voisins ? Outre la question de savoir si nous interpréterons correctement ce qu'ils veulent nous dire, se pose celle de la réponse à apporter. Comme si cela ne suffisait pas, le temps nécessaire pour passer un message d'une étoile à une autre est si long que la moindre discussion prendrait des siècles. Dans de telles conditions, même les plus bavards se lasseront...

Radiotélescope de Parkes (Australie).

 

Programmes d'écoute.

Une soixantaine de programmes d'écoute se sont succédé entre 1960 et 1990, mais sans succès car menés sur des périodes trop courtes pour permettre de sonder toute cette immensité, et concentrés sur quelques étoiles seulement. Il manque aux spécialistes de SETI des moyens technologiques, un budget, des chercheurs. Un projet de plus grande envergure verra le jour en octobre 1992 - anniversaire de la découverte de l'Amérique par Christophe Colomb - sous le nom de MEGA SETI, avec à sa disposition deux radiotélescopes (celui d'Arecibo à Porto Rico et celui de Goldstone en Californie) et un million de dollars par an, fourni par les contribuables américains. La presse s'enthousiasme ; la NASA annonce dès 1993 la capture d'une centaine de signaux non identifiés... Malheureusement, la même année, le Congrès refuse de reconduire les crédits, jugés trop lourds, alloués à SETI. Les membres du programme doivent se tourner vers des fonds privés.

Radiotélescope d'Arecibo (Porto Rico).

Le message envoyé aux etraterrestres. (Hélice d'ADN, shéma d'un être humain, description du système solaire, représentation du radiotélescope d'Arecibo).

 

Années 1960 : le gendarme et les extraterrestres.

Socorro est une petite du Nouveau-Mexique où ne poussent que le sable et les cailloux. Pour le policier Lonie Zamora, il ne fait pas de doute que les extraterrestres ont débarqué dans cette région en 1964. Le 24 avril, alors qu'il prend en chasse un automobiliste pour excès de vitesse, le policier entend une explosion et observe une flamme dans le ciel en direction d'un entrepôt de dynamite. Rendu sur les lieux, il ne trouve pas d'incendie mais remarque, posé sur une dépression, un engin ovale, de couleur aluminium, qu'il prend tout d'abord pour un véhicule renversé. Il dira avoir vu ensuite deux êtres de petite taille en forme de bibendum engoncés dans des scaphandres. Zamora envoie un message radio au Central mais, dans l'affolement, laisse échapper le micro. Le temps de le récupérer sous le tableau de bord et de sortir de sa voiture, il s'aperçoit que l'engin a quitté le sol et s'élève dans les airs. Une flamme sort du dessous de l'ovni, tandis qu'un bruit assourdissant accompagne sa progression. Zamora se jette à terre. Un de ses collègues, dépêchésur les lieux, le découvrira abasourdi.

 

Explication.

Habituellement réservés sur ce genre de récits, les enquêteurs de l'Air Force repartiront convaincus par la description. Ils tenteront d'expliquer que Zamora aurait pu confondre l'engin extraterrestre avec un prototype d'appareil appartenant au programme LEM (Luna Exploration Module), mené dans une base d'essai militaire implantée non loin de la zone de son observation. Sans réussir toutefois à le prouver.

 

Galettes extraterrestres.

18 avril 1961 à 11 heures du matin : Joe Simonton, un fermier du Wisconsin, entend un bruit à l'extérieur de sa maison et remarque un curieux engin chromé en forme de soucoupe qui plane au ras du sol. En s'approchant, il aperçoit, par une ouverture, trois personnages à la peau bronzée et aux cheveux noirs. L'un s'affaire aux manettes d'un tableau de bord, tandis qu'un autre semble faire cuire quelque chose sur un réchaud sans flamme. Ayant repéré Simonton, une des créatures lui tend une espèce de seau en lui faisant comprendre par gestes qu'il veut de l'eau. Le fermier s'exécute. Pour le remercier, et comme Simonton marque son intérêt pour ce qui est en train de cuire, le pilote de la soucoupe lui remet quatre galettes. Enfin, l'écoutille se referme et l'engin file vers le sud en provoquant un courant d'air qui courbe les arbres. L'observation a duré cinq minutes, pas plus. Simonton mange une des galettes et lui trouve un goût de carton. L'Air Force fait analyser - dans le cadre de son programme officiel d'étude des ovnis - une des galettes : mélange de matière grasse, d'amidon, de cosse de soja et de son. Les ingrédients ne proviennent pas d'autre planète, et le rapport officiel conclut que le fermier a du rêver tout éveillé.

Lonie Zamora en civil.

 

Le cas des époux Hill.

L'Amérique découvre avec stupeur un aspect totalement nouveau du dossier ovni : les rapts extraterrestres. Le magasine Look publie en 1965 de larges extraits d'un livre, à paraître, du journaliste John G. Fuller qui décrit la surprenante histoire d'un couple d'Américains, Betty et Barney Hill, dont l'existence fut bouleversée une nuit de septembre 1961. Après avoir observé un ovni sur une route du New Hampshire, les Hill découvrent un "trou" dans leur emploi du temps. Ils sont incapables de se rappeler quoi que ce soit après l'observation en question. Mais Betty fait des cauchemars dans lesquels elle voit des êtres étranges. Leur médecin conseille aux époux de consulter un psychiatre de Boston, qui décide d'utiliser l'hypnose. Au fur et à mesure des séances surgit un récit hallucinant : leur enlèvement à bord d'une soucoupe volante.

 

Le récit sous hypnose.

D'après leur étrange récit, les époux Hill auraient été kidnappés au-dessus de la côte Est des Etats-Unis. Betty se souvient avoir subi "une sorte de test de grossesse" à l'aide d'aiguilles introduites dans l'abdomen. Une conversation avec le chef du corps expéditionnaire s'ensuit. Elle apprend que ces extraterrestres, censés parcourir l'espace à bord de leur ovni, ignorent les notions de temps et de vieillissement : ainsi sont-ils subjugués par le dentier que porte Barney. Quand Betty interroge ses hôtes sur leur lieu d'origine, ils restent très évasifs. Le chef montrera une carte à Betty, mais devant l'ignorance qu'elle manifeste, il rangera son bien avant de faire ce commentaire : "Alors il est inutile que je vous en dise plus." Puis, Betty Hill réclame au "chef" des extraterrestres"quelque chose à emporter ; alors les gens pourraient me croire". L'extraterrestre lui laisse prendre un livre, dont les pages sont "couvertes d'une écriture ne ressemblantà rien de connu", non sans lui demander si elle pense réussir à le lire. Elle répond qu'elle ne prend pas ce livre pour le lire. Au moment de quitter l'engin, elle entend les autres passagers du vaisseau discuter entre eux. "Le chef est alors venu me reprendre le livre en prétextant que les autres membres de l'équipage s'opposaient à son geste." "Et ma preuve ?" interroge Betty. "C'est toute la question", répond le chef.

Betty Hill lors d'une conférence de presse.

 

Zéta du Réticule.

Suite à la publication de l'histoire des Hill, quatre années après l'événement, un vif débat s'engage, notamment autour de la carte du ciel que Betty aurait vue à bord et qu'elle a reproduite sous hypnose. Une institutrice de l'Ohio, astronome amateur, partant du principe que la carte représente le ciel vu de la planète des extraterrestres, construit un modèle à trois dimensions et déduit que ces E.T. viennent de l'étoile Zéta du Réticule. Le Français Michel Carrouges note, de son côté, que les tracés de la carte correspondent aux grands axes autoroutiers du nord-est des Etats-Unis. Auquel cas, les visiteurs viendraient peut-être... de New York.

 

Le jour où la Terre s'arrêta.

L'engouement pour les soucoupes volantes va donner un second souffle aux films de science-fiction, favorisé par l'émergence, u début des années 1950, d'un nouveau public : celui des adolescents. Généralement réalisés avec très peu de moyens, ces films proposent une grande variété de rencontres rapprochées : il y a les extraterrestres qui - en pleine guerre froide - viennent délivrer un message de paix universelle (Le jour où la Terre s'arrêta) ; ceux, incontestablement hostiles, dont les engins sèment destruction et panique (La guerre des Mondes) ; d'autres, plus sournois, qui s'emparent de la personnalité d'honnêtes citoyens qu'ils réduisent à l'état de moutons afin d'entraîner l'Amérique dans une sorte de cauchemar communiste (Les Envahisseurs de la planète rouge, L'Invasion des profanateurs de sépultures) ; tous ceux, enfin, qui débarquent par accident, isolément (L'Homme de la planète X). Si les soucoupes y sont bien présentes - et parfois même le fil de Nylon qui les retient (Plan 9 from Outer Space) -, en revanche, les extraterrestres n'apparaissent guère, car la pauvreté des effets spéciaux leur interdirait toute crédibilité, quand ils n'adoptent pas purement et simplement l'apparence humaine.

"The Man from Planet X".

 

Sources.

Ces films de science-fiction, contemporains du rock'n roll et des chaînes de hamburgers, ont formé une partie du rêve américain. Mais leur qualité la plus évidente est de constituer l'une des sources inconscientes majeures des principaux faits divers de l'histoire ufologique. Les messages de paix, les enlèvements, les complots ou simplement les descriptions de ces étranges visiteurs, qui se trouvaient déjà dans la science-fiction populaire des années 1930 (les pulp-fictions), ont transité par le cinéma de série B avant d'arriver dans les récits de témoins sincères.

 

Les plus beaux E.T. de la S.F.

Les envahisseurs extraterrestres ne ressemblent pas toujours à des monstres aux yeux pédonculés (bug eyed monsters). Certains sont franchement exotiques, comme l'Océan intelligent imaginé par Stanislas Lem dans Solaris... Les romanciers ne connaissent pas les limitations de budget ; seul compte leur imagination.